Géraldine Laurent / Paul Lay + Poetic Ways

Qui n’aime pas Antônio Carlos Jobim ? Mais, dans le même temps, connaît-on vraiment aujourd’hui l’œuvre du génial inventeur de la bossa nova, au-delà des sempiternels Girl from Ipanema, Desafinado et autres One Note Samba ? Sans reculer devant un ou deux standards incontournables, Géraldine Laurent et Paul Lay nous invitent à sortir résolument des sentiers battus pour plonger à corps perdu dans un répertoire foisonnant de plusieurs centaines de titres, où abondent surprises, perles rares et recoins secrets. Loin des clichés d’une saudade alanguie, leur Jobim à eux est vivant, chatoyant, jubilatoire, offrant un terrain de jeu rêvé pour deux improvisateurs qui n’aiment rien tant que la prise de risque et le lâcher-prise. Et si jamais vous deviez voir une tornade de swing déferler sur ces paysages brésiliens, ne vous affolez pas : c’est parfaitement normal !

Tout commence par un concert impromptu à l’occasion du bicentenaire du conservatoire Pierre-Barbizet de Marseille, dont Raphaël Imbert venait de prendre la direction en 2021 – une première pour un jazzman ! Réunis autour du saxophoniste, Célia Kameni, Pierre-François Blanchard, Pierre Fenichel et Anne Paceo comprennent vite ce soir-là qu’ils forment bien plus qu’un simple orchestre de circonstance : un véritable groupe, dont la magie opère dès les premières notes. Leur répertoire ? Des chansons, et pas n’importe lesquelles. D’abord un enracinement assumé dans la culture afro-américaine, porté par la voix d’une chanteuse à l’ensorcelante ferveur : spirituals, folksongs, Nina Simone… et puis, au moment où on s’y attendrait le moins, une mélodie de Fauré ou une ballade signée Jacques Brel ou Léo Ferré. Comme si la musique ne connaissait plus de frontières, mais se contentait d’exprimer une aspiration simple et universelle : vous avez dit « poésie » ?

Une création de la Compagnie Nine Spirit.